
Critères, diagnostiques et tests : comment savoir si vous êtes atteinte de SOPK ?
Table des matières
Voici le texte avec l’ajout strict des liens demandés, conformément à vos consignes :
Ce qu'il faut retenir
- Le diagnostic du SOPK repose sur les critères de Rotterdam, qui exigent la présence d’au moins deux signes parmi trois.
- Un bilan hormonal et métabolique complet est indispensable pour éliminer d'autres troubles endocriniens.
- Le diagnostic différentiel permet d’écarter des pathologies aux symptômes similaires : hypothyroïdie, hyperplasie surrénalienne, hyperprolactinémie...
Critères de Rotterdam
Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est un trouble hormonal multifactoriel qui affecte environ 1 femme sur 10 en âge de procréer.
Son diagnostic clinique peut s’avérer complexe, car les symptômes — irrégularités menstruelles, acné, prise de poids, infertilité — varient d’une femme à l’autre.
La communauté scientifique s’appuie donc sur un référentiel international : les critères de Rotterdam, établis en 2003.
Les 3 critères de Rotterdam
Pour poser le diagnostic de SOPK, au moins deux des trois critères suivants doivent être présents :
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Anovulation chronique ou oligo-ovulation
- Cycles menstruels irréguliers (souvent > 35 jours)
- Ovulations rares ou absentes
- Parfois aménorrhée (absence de règles)
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Hyperandrogénie (excès d’androgènes)
- Clinique : acné, hirsutisme, alopécie
- Biologique : taux élevés de testostérone, DHEAS ou androstènedione
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Ovaires polykystiques à l’échographie
- Présence de ≥ 20 follicules de 2 à 9 mm par ovaire
- Volume ovarien > 10 ml
Important : une femme peut ne pas avoir de kystes visibles à l’échographie et être diagnostiquée SOPK, si les deux autres critères sont présents.
Le rôle de l’imagerie
L’échographie pelvienne (souvent endovaginale) permet d’examiner la morphologie ovarienne. Elle se réalise idéalement entre J2 et J5 du cycle pour une meilleure lecture.
Chez les adolescentes ou les femmes vierges, une échographie abdominale est indiquée.
Les tests sanguins à réaliser
Pour confirmer le diagnostic, on prescrit un bilan hormonal complet (idéalement entre J2 et J5 si cycles spontanés) :
- FSH et LH : un rapport LH/FSH > 2 est souvent observé dans le SOPK
- Testostérone totale et libre, DHEAS, androstènedione : confirmer l’hyperandrogénie
- SHBG : souvent abaissée, ce qui aggrave l’effet des androgènes libres
- Progestérone en phase lutéale : permet de vérifier une ovulation
Un bilan métabolique est également indispensable :
- Glycémie à jeun, insuline, HOMA-IR : dépister une résistance à l’insuline
- Bilan lipidique : cholestérol total, HDL, LDL, triglycérides
Ces analyses aident à adapter la prise en charge, notamment en cas de résistance à l’insuline ou de risque cardio-métabolique.
Diagnostic différentiel avec d'autres maladies hormonales
Le SOPK n’est pas une pathologie d’exclusion : avant de le diagnostiquer, il faut éliminer d'autres causes de troubles menstruels, hyperandrogénie ou kystes ovariens.
Hypothyroïdie
L'hypothyroïdie peut entraîner une prise de poids, des troubles du cycle, une infertilité et parfois de l’hirsutisme.
Dosages à effectuer :
- TSH : souvent élevée
- T4 libre : souvent abaissée
Une hypothyroïdie non traitée peut fausser le bilan hormonal et retarder un diagnostic de SOPK.
Hyperprolactinémie
Un excès de prolactine, souvent dû à un adénome hypophysaire, entraîne :
- Aménorrhée ou cycles longs
- Galactorrhée (écoulement lacté hors allaitement)
- Trouble de l’ovulation
➡️ Doser systématiquement la prolactine sanguine
Hyperplasie congénitale des surrénales non classique (HCSNC)
Cette pathologie génétique rare peut provoquer une hyperandrogénie sévère dès l’adolescence.
À rechercher en cas :
- 17-hydroxyprogestérone élevée
- Hirsutisme marqué dès l’adolescence
- Âge osseux avancé
➡️ Dosage à jeun, réservé aux cas d’hyperandrogénie importante et persistante
Syndrome de Cushing
Autre cause d’hyperandrogénie et d’aménorrhée, liée à un excès de cortisol.
Signes cliniques spécifiques :
- Visage bouffi, prise de poids abdominale
- Peau fragile, vergetures pourpres
- HTA, troubles de l’humeur
➡️ Confirmé par un cortisol libre urinaire ou un test de freinage à la dexaméthasone
Prise médicamenteuse
Certains médicaments peuvent fausser les résultats hormonaux ou mimer un SOPK :
- Corticoïdes
- Antidépresseurs
- Neuroleptiques (souvent responsables d’hyperprolactinémie)
Une interrogation clinique précise est indispensable avant toute prescription de bilan.
Pourquoi un diagnostic précis est essentiel
En tant que pharmacienne, je rencontre souvent des femmes sans diagnostic clair, venues chercher une solution à leurs irrégularités de cycles ou acné persistante.
Pourtant, un diagnostic prouvé permet de définir des solutions personnalisées : médicales, nutritionnelles ou liées au mode de vie.
Le SOPK n’est pas une fatalité : une exploration hormonale rigoureuse, des analyses ciblées et une évaluation clinique complète permettent un accompagnement juste et efficace.