
SOPK et santé mentale
Table des matières
Ce qu’il faut retenir
- Le SOPK s’accompagne souvent de fatigue physique et mentale persistante.
- Les troubles de l’insuline et du cortisol contribuent à un stress chronique et une vulnérabilité psychologique accrue.
- Des solutions naturelles existent pour soutenir l’équilibre émotionnel au quotidien.
Fatigue chronique et SOPK
La fatigue chronique est l’un des symptômes les plus sous-estimés du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK). Pourtant, je le constate régulièrement chez les femmes que j’accompagne : ce n’est pas « juste » de la fatigue.
C’est un épuisement profond, tant physique que mental, qui s’installe et affecte chaque aspect de la vie.
Pourquoi cette fatigue dans le SOPK ?
Elle s’explique en grande partie par la désorganisation hormonale persistante induite par le SOPK. Notamment :
- Des niveaux irréguliers de progestérone (souvent trop bas), une hormone qui joue un rôle clé dans le sommeil réparateur.
- Une résistance à l’insuline, qui peut entraîner des variations d’énergie brutales au cours de la journée.
- Des taux de testostérone élevés, qui perturbent l’équilibre émotionnel, le sommeil et accentuent l’irritabilité.
Certaines patientes évoquent un cerveau « embrumé », une sensation d’être dans le coton, une perte de motivation. Cette fatigue chronique s’accompagne souvent de troubles anxieux ou dépressifs, eux-mêmes aggravés par le manque d’énergie.
Lien avec l’insuline et le cortisol
La fatigue et l’humeur ne dépendent pas que des hormones ovariennes. Ce sont aussi les hormones métaboliques et du stress qui jouent un rôle déterminant.
L’insuline : acteur clé dans les variations d’humeur
Chez environ 70 % des femmes atteintes de SOPK, on observe une résistance à l’insuline. Cela signifie que les cellules répondent moins bien à cette hormone régulatrice de la glycémie. Le pancréas en produit alors en excès.
Ce déséquilibre entraîne :
- Des hypoglycémies réactionnelles, causant des coups de mou, de l’irritabilité, voire des crises d’angoisse.
- Une prise de poids résistante malgré des efforts alimentaires, ce qui alimente une souffrance psychologique.
- Une perturbation de certains neurotransmetteurs, comme la sérotonine, impliquée dans le bien-être émotionnel.
Le cortisol : l’hormone du stress en surchauffe
Dans le SOPK, l’axe surrénalien peut aussi être affecté. Le cortisol, hormone du stress, peut être trop élevé chroniquement ou trop bas.
Un excès de cortisol :
- Fatigue les surrénales
- Altère la qualité du sommeil
- Augmente la sensation d’angoisse et la sensibilité au stress
- Entretient la résistance à l’insuline
Et s’ajoute à cela une possible inflammation de bas grade, souvent présente dans le SOPK, qui majore le déséquilibre du cortisol. Cela favorise les troubles de l’humeur, l’anxiété et la dépression légère à modérée.
Solutions pratiques pour mieux vivre son SOPK au quotidien
Il n’existe pas de remède miracle, mais une prise en charge ciblée peut réellement améliorer la santé mentale. Il s’agit d’adopter une approche globale.
1. Agir sur l’alimentation et la glycémie
- Repas complets à index glycémique bas : légumineuses, céréales complètes, légumes fibreux, protéines animales ou végétales.
- Éviter les sucres rapides isolés : viennoiseries, jus de fruits seuls, etc.
- Prévoir une collation à base de bons gras l’après-midi en cas de coup de fatigue.
2. Favoriser un sommeil de qualité
- Routine de sommeil régulière, exposition à la lumière naturelle le matin.
- Réduction des écrans le soir, idéalement après 20h.
- Plantes comme l’ashwagandha ou la passiflore pour soutenir la mélatonine (à adapter selon conseil pro).
3. Soutenir la réponse au stress
- Respiration diaphragmatique, utile en période de stress aigu.
- Yoga doux : yin yoga ou yoga hormonal.
- Cohérence cardiaque : 5 minutes, 3 fois par jour pour baisser le cortisol.
4. Utiliser les bons compléments
Compléments efficaces et bien tolérés :
- Magnésium bisglycinate : régule le cortisol et détend.
- Oméga-3 (EPA/DHA) : apaisent l’inflammation, favorisent l’équilibre émotionnel.
- Inositol (myo-inositol) : améliore la sensibilité à l’insuline, réduit l’anxiété.
Important : consulter un professionnel de santé avant supplémentation, surtout en cas de trouble de l’humeur diagnostiqué.
5. Ne pas rester seule
Les troubles psychiques liés au SOPK ne sont pas une faiblesse. Il est essentiel d’en parler à un médecin, une psychologue spécialisée ou en groupe de soutien.
Le SOPK est un syndrome systémique. Se sentir fatiguée ou anxieuse n’est pas une fatalité. En comprenant les mécanismes, on peut redevenir actrice de son mieux-être.