
Troubles métaboliques et prise de poids
Table des matières
Ce qu'il faut retenir
- Le SOPK perturbe le métabolisme, favorisant une tendance au surpoids.
- La résistance à l’insuline est fréquemment impliquée.
- Une approche combinée alimentaire, médicale et globale est essentielle pour réguler le poids durablement.
Lien entre SOPK et métabolisme
Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est bien plus qu’un simple trouble hormonal : il a un impact profond sur le métabolisme. Ce dérèglement chronique affecte la façon dont l’organisme utilise l’énergie, transforme les glucides, et stocke les graisses.
Pourquoi le SOPK perturbe-t-il le métabolisme ?
- Augmentation du stockage des graisses, notamment abdominales
- Altération du métabolisme glucidique, avec une réponse exagérée à l’insuline
- Ralentissement potentiel du métabolisme de base, favorisant la prise de poids même sans excès calorique
Ce déséquilibre va bien au-delà d’un simple problème de nutrition. Il est souvent hormonal et systémique : les taux élevés d’androgènes favorisent une prise de poids centrée sur le ventre, associée à un risque cardio-métabolique plus élevé.
En tant que pharmacienne, je vois souvent des femmes préoccupées par une prise de poids incontrôlable, malgré une alimentation équilibrée. Ce n’est pas une question de volonté, mais de biologie.
Résistance à l’insuline
La résistance à l’insuline est l’un des mécanismes métaboliques les plus fréquents chez les femmes atteintes de SOPK. Jusqu’à 70 % des femmes avec un SOPK présentent une certaine forme d’insulinorésistance, même sans surpoids.
Comment ça fonctionne ?
L'insuline est une hormone clé du métabolisme, chargée d'aider le glucose à entrer dans les cellules. Lorsque les cellules deviennent moins sensibles à l'action de l'insuline, le pancréas produit davantage d’insuline pour compenser.
Conséquences :
- Stockage facilité des graisses, surtout abdominales
- Difficulté à perdre du poids
- Appétit augmenté, notamment pour les sucres rapides
- Potentiel développement d’un diabète de type 2
L'hyperinsulinémie stimule la production d’androgènes, aggravant ainsi le cercle vicieux poids → insulinorésistance → hyperandrogénie → SOPK.
Peut-on la dépister ?
On peut soupçonner une résistance à l’insuline en cas de :
- Prise de poids rapide ou difficile à contrôler
- Acanthosis nigricans (peau foncée et épaissie sur le cou, les aisselles)
- Somnolence ou fringales après les repas
Sur le plan biologique : glycémie à jeun, insulinémie, HOMA-IR. Une hyperglycémie modérée peut en être un indice précoce.
Solutions diététiques et médicales
Il est essentiel d’adopter une approche globale, personnalisée et progressive agissant sur : nutrition, activité physique, compléments alimentaires et traitements médicaux.
1. Adapter son alimentation
Recommandation principale : alimentation faible en sucres rapides, anti-inflammatoire, adaptée à la glycémie.
Principes essentiels :
- Favoriser un index glycémique bas (légumineuses, céréales complètes...)
- Augmenter les fibres pour ralentir l’absorption du glucose
- Limiter les glucides simples (viennoiseries, sodas...)
- Protéines à chaque repas pour limiter les pics glycémiques
- Bons lipides (oméga-3, huile d’olive, avocat...)
Cette approche s'inspire du régime méditerranéen ou anti-inflammatoire.
2. Activité physique ciblée
L’activité physique améliore la sensibilité à l’insuline même sans perte de poids.
- Renforcement musculaire (muscu, yoga dynamique)
- HIIT (fractionné haute intensité)
- Marche rapide, notamment après les repas
Ces exercices aident à rééquilibrer le métabolisme et à réduire les marqueurs du SOPK.
3. Compléments alimentaires
Actifs recommandés :
- Inositol : améliore la réponse à l’insuline, soutient l’ovulation
- Chrome : régule la glycémie
- Cannelle, berberine, zinc : effets hypoglycémiants
Il est crucial de les adapter en fonction du profil hormonal et métabolique. Consultez un professionnel pour bien les doser.
4. Médicaments possibles
- Metformine : favorise la sensibilité à l’insuline et l’ovulation, réduit l’appétit
- Anticonceptionnels oraux antiandrogènes : action indirecte sur les symptômes
Le traitement doit être individualisé : chaque SOPK est différent (métabolique, inflammatoire ou normopondéral).
Penser global, surtout être bien accompagnée
Il ne s'agit pas de suivre un régime miracle. Il faut comprendre les spécificités du SOPK, en décoder les mécanismes, et agir avec cohérence et soutien.
Un accompagnement pluridisciplinaire (gynéco, endocrino, nutritionniste, pharmacien) est la clé pour construire une stratégie personnalisée, bienveillante et efficace.
Pour aller plus loin, consultez nos pages sur Alimentation et SOPK et Activité physique et SOPK.
Acné et SOPK ainsi que hirsutisme et SOPK sont également des manifestations fréquentes à ne pas négliger.