
PMA et SOPK
Table des matières
Ce qu'il faut retenir
- Le SOPK est l’une des premières causes d’infertilité féminine, mais cela ne signifie pas qu'une grossesse est impossible.
- La FIV et l'insémination artificielle sont deux techniques de PMA fréquemment proposées, avec des taux de réussite encourageants, même en cas de SOPK.
- L'accompagnement médical, alimentaire et émotionnel est essentiel pour optimiser les chances de conception.
FIV : un traitement de choix quand l'ovulation est absente ou irrégulière
Pourquoi la FIV est souvent indiquée dans le SOPK
Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est l'une des causes les plus fréquentes d'anovulation chronique. En d'autres termes, certaines femmes n’ovulent que très rarement, voire pas du tout, ce qui rend la conception naturellement difficile.
Lorsqu’un traitement simple par stimulation ovarienne (comme le citrate de clomifène ou le letrozole) ne suffit pas, on peut envisager une fécondation in vitro (FIV).
Dans un parcours de FIV, on stimule les ovaires pour provoquer la maturation de plusieurs follicules. Ce processus est délicat dans le SOPK, car les ovaires sont souvent très sensibles aux traitements hormonaux, ce qui augmente le risque d’hyperstimulation ovarienne (OHSS).
Comment se passe une FIV chez une femme avec SOPK
- Stimulation contrôlée : les doses sont ajustées au plus juste par le médecin pour éviter l’hyperstimulation.
- Ponction ovocytaire : une fois les follicules matures, les ovocytes sont prélevés sous anesthésie.
- Fécondation en laboratoire puis culture embryonnaire pendant quelques jours.
- Transfert embryonnaire : un ou deux embryons sont réintroduits dans l’utérus.
En tant que naturopathe spécialisée en santé hormonale, je souligne souvent à mes patientes que dans un SOPK, la qualité ovocytaire peut être bonne, et même meilleure que ce que l’on suppose, à condition que l’environnement métabolique soit équilibré avant la FIV (glycémie, inflammation, IMC).

Quels résultats espérer avec la FIV ?
Les taux de réussite dépendent de l’âge, du sperme, de la qualité embryonnaire, mais en cas de SOPK, on observe en général :
- Une bonne réponse ovarienne (beaucoup d’ovocytes matures en faible dose de stimulation)
- Un taux de grossesse par transfert comparable voire supérieur au reste de la population infertile
Mais attention : un SOPK mal équilibré peut impacter négativement la qualité ovocytaire, l’endomètre, ou augmenter les risques obstétricaux. C’est pourquoi une prise en charge globale est indispensable.
Insémination artificielle : une option simple qui peut suffire
Qu'est-ce que l'insémination artificielle (IA) ?
Moins lourde qu’une FIV, l’insémination intra-utérine (IIU) consiste à déposer directement le sperme à l’intérieur de l’utérus au moment de l’ovulation, pour maximiser les chances de conception.
Elle s'associe généralement à une stimulation ovarienne légère, souvent par comprimés ou injection de faibles doses de FSH.
Ce protocole est privilégié chez les femmes SOPK qui :
- n'ont pas de stérilité masculine associée
- sont jeunes (moins de 35-38 ans)
- présentent un SOPK modéré, avec un IMC raisonnable
Les chances de succès avec une IA
Les taux de grossesse varient, mais en moyenne, une IIU permet environ 10 à 20 % de réussite par cycle, ce qui peut sembler peu… sauf pour les femmes SOPK qui répondent bien à une stimulation soft.
On recommande en général 3 à 6 tentatives maximum avant de passer à la FIV si l’insémination échoue.
L’importance de la synchronisation
L’induction de l’ovulation est une étape cruciale. Souvent, on surveille la croissance des follicules par échographie et prise de sang, et on déclenche l’ovulation par injection d’hCG. Sans cela, l’insémination perd beaucoup de sa pertinence.
Dans mon expérience clinique, certaines femmes SOPK arrivent à tomber enceintes dès la première IA, surtout si leur SOPK est bien équilibré métaboliquement.
Témoignages et statistiques : quel vécu pour les femmes SOPK en PMA ?
Témoignages : des parcours de patience, mais porteurs d'espoir
Émilie, 29 ans : « On m’a diagnostiqué un SOPK à 25 ans. Mes règles étaient très irrégulières, et je n’ovulais jamais. Après 4 essais de stimulation simple sans succès, on m’a proposé une FIV. J’avais peur, mais la première tentative a donné un embryon de bonne qualité, et ça a marché. Ma fille a aujourd’hui 2 ans. »
Sofia, 34 ans : « Avec un SOPK sévère et un IMC de 32, les inséminations ne donnaient rien. J’ai dû perdre 10 kg avant de démarrer une FIV. On a récupéré 21 ovocytes, 5 embryons congelés. La deuxième FIV a été la bonne. Je recommande d’être accompagnée aussi sur l’alimentation et le stress. »
Ce que disent les chiffres
- Les femmes atteintes de SOPK ont un taux global de grossesse en PMA plus élevé que les femmes atteintes d'autres causes d'infertilité.
- En FIV, grâce à une bonne réserve ovarienne, elles répondent bien aux protocoles.
- Toutefois, les risques obstétricaux (diabète gestationnel, prééclampsie, prématurité) sont plus fréquents, ce qui nécessite un suivi spécifique.
L’importance d’un accompagnement global
Quand je parle avec les patientes, je leur rappelle que tomber enceinte en PMA, surtout avec un SOPK, n’est pas qu'une affaire de technique. C’est aussi un écosystème : alimentation, activité physique, compléments bien choisis, soutien psychologique... Chaque levier compte.
La bonne nouvelle ? Le SOPK est une cause d’infertilité traitable. Avec un accompagnement bienveillant et des solutions personnalisées, beaucoup de grossesses se concrétisent, même après des années d’attente.
Et c’est toujours une victoire à célébrer.