
Hirsutisme et SOPK
Table des matières
Ce qu'il faut retenir
- L'hirsutisme est l'une des manifestations les plus visibles et dérangeantes du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK).
- Il résulte principalement d’un excès d’androgènes (hormones masculines) produits par les ovaires ou les glandes surrénales.
- Des solutions médicales, naturelles et esthétiques existent pour freiner la pousse excessive de poils et améliorer le quotidien.
Définition : qu’est-ce que l’hirsutisme dans le SOPK ?
L’hirsutisme se définit comme une pilosité excessive chez la femme dans des zones habituellement réservées aux hommes : visage, torse, dos, fesses, ventre, ligne médiane, cuisses internes. Il s’agit d’une pilosité androgéno-dépendante.
Dans le contexte du SOPK, l’hirsutisme est fréquent : il toucherait environ 70 % des femmes atteintes selon les études cliniques. La sévérité et l’impact psychologique varient beaucoup. C’est un symptôme qui touche directement l’image corporelle et la féminité.
Toutes les femmes atteintes de SOPK ne souffrent pas d’hirsutisme, et inversement : un diagnostic différentiel est nécessaire.
Causes hormonales de l’hirsutisme dans le SOPK
Un excès d’androgènes : au cœur du problème
Le SOPK est une pathologie hormonale complexe, souvent marquée par une hyperandrogénie : production excessive d’hormones masculines telles que la testostérone, stimulant la pousse de poils épais dans des zones spécifiques.
Ce mécanisme repose sur :
- Production accrue d’androgènes ovariens, principalement par les cellules de la thèque.
- Participation des glandes surrénales dans certains cas de SOPK.
- Faible taux de SHBG (protéine qui lie la testostérone libre), rendant plus de testostérone active.
Sensibilité individuelle des follicules pileux
La sévérité de l’hirsutisme dépend aussi de :
- La sensibilité génétique des récepteurs androgéniques.
- Facteurs ethniques : certaines origines (Méditerranéennes, Moyen-Orient, Inde) présentent naturellement une pilosité plus prononcée.
Deux femmes avec un même taux de testostérone peuvent présenter un hirsutisme très différent.
Outils d’évaluation : l’échelle de Ferriman-Gallwey
L’échelle de Ferriman-Gallwey (F-G) évalue 9 zones corporelles avec un score de 0 (pas de poils) à 4 (pilosité dense). Un score supérieur à 8 peut indiquer un hirsutisme, avec des seuils adaptables selon l’origine ethnique.
Traitements et options esthétiques pour gérer l’hirsutisme
1. Traitements médicaux de fond
Pilule contraceptive
Les contraceptifs oraux combinés contenant un œstrogène et un progestatif anti-androgène (ex. cyprotérone, drospirénone) sont souvent utilisés pour :
- Réduire la production d’androgènes
- Augmenter la SHBG, réduisant la testostérone libre
Effets visibles sur la pilosité après 3 à 6 mois.
Anti-androgènes
Parfois ajoutés à la pilule en cas de symptômes sévères :
- Acétate de cyprotérone - surveillance des risques hépatiques et vasculaires
- Spironolactone - bloque les récepteurs androgènes
- Flutamide ou finastéride - sous surveillance stricte
Contre-indiqués en cas de grossesse, contraception obligatoire.
2. Approches naturelles et compléments alimentaires
Elles peuvent soutenir l’équilibre hormonal et offrir une alternative douce :
- Inositol (myo- et d-chiro) : améliore la sensibilité à l’insuline
- Zinc, vitamine B6, maca, vitex agnus-castus : action hormonale générale
- Thé à la menthe poivrée : effet anti-androgénique modeste en étude
Faire appel à un·e professionnel·le de santé formé·e est recommandé, surtout en cas de traitement en parallèle.
3. Gestion esthétique : techniques d’épilation
Épilation laser ou lumière pulsée
Techniques de référence à long terme après régulation hormonale :
- 6 à 10 séances sont nécessaires, plus des entretiens
- L'efficacité dépend du contrast peau/pilosité (meilleur sur poils foncés, peau claire)
Électrolyse
Utile en complément ou en cas de poils clairs. Cela consiste à détruire chaque follicule poil par poil.
Autres méthodes non définitives
- Épilation mécanique ou cire : rapide, mais la repousse est fréquente
- Crèmes dépilatoires : attention aux peaux sensibles
- Rasage : pratique, non aggravant malgré les idées reçues
4. Accompagnement psychologique et estime de soi
L’impact psychologique de l’hirsutisme est profond et souvent douloureux : isolement, perte de confiance, dépression, troubles de l’image corporelle.
Il est important de se faire accompagner par :
- Une psychologue spécialisée en image de soi
- Un groupe de parole ou de soutien entre femmes concernées
- Des conseils en dermo-cosmétique pour restaurer la confiance
Accueillir son corps avec bienveillance, même dans l’imperfection, fait aussi partie du cheminement thérapeutique.
L’hirsutisme n’est ni une honte ni un manque d’hygiène : c'est un dérèglement hormonal qu’il est possible de comprendre et de prendre en charge, à son rythme.
Parlez-en à votre médecin, posez vos limites, informez-vous, testez les approches en accord avec votre propre bien-être. La pilosité ne remet pas en cause votre féminité.