Les probiotiques
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Qu’est-ce qu’un probiotique ?
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) définit les probiotiques comme étant « des microorganismes vivants qui, lorsqu'ils sont administrés en quantités adéquates, sont bons pour la santé de l'hôte ».
En clair, ce terme englobe des bonnes bactéries (par exemple les lactobacilles ou les bifidobactéries), les levures (comme Saccharomyces) et qui présentent une action bénéfique pour la personne qui les consomme.
La flore intestinale
Les microorganismes cohabitent avec nous dans de nombreux lieux : à la surface de la peau, dans notre intimité, mais c’est au niveau digestif et plus précisément intestinal que la quantité et la diversité est la plus importante.
On estime que notre microbiote intestinal contient environ 100 000 milliards de micro-organismes, répartis en plus de 400 espèces différentes. Pour une femme d’une soixantaine de kilos, la flore microbienne pèse environ 2 kilos !
Cette flore possède de nombreux rôles bénéfiques pour notre santé :
- participation à une bonne digestion et à l’assimilation de nutriments
- rôle fondamental dans l’immunité (effet barrière et influence sur la réponse immunitaire adaptative notamment)
- fabrication de certaines vitamines
- rôle métabolique, par la fabrication de composés (les acides gras à chaîne courte) qui servent de carburant aux cellules de notre intestin (les colonocytes)
Quels sont les facteurs qui influent sur notre microbiote intestinal ?
La colonisation de notre tube digestif débute à notre naissance. Les premiers facteurs qui modulent notre flore sont :
- la naissance par voie basse ou par césarienne
- l’allaitement maternel ou au biberon
- la prise d’antibiotiques dans les premiers mois de vie
On estime qu’à partir de 3 ans, la flore intestinale devient stable dans sa composition.
Une fois adulte, les facteurs de variation de notre microbiote, voire l’apparition de dysbiose peuvent être dus à :
- une alimentation trop pauvre en fibres (les fibres nourrissent notre microbiote intestinal)
- les traitements antibiotiques qui tuent à la fois les pathogènes mais déciment également nos “bonnes” bactéries
- certains médicaments, comme les anti-inflammatoires non stéroïdiens (l'ibuprofène par exemple)
- le stress chronique qui perturbe l’équilibre de notre flore et sa composition
- une alimentation trop riche en sucres rapides ou en aliments ultra-transformés qui entraîne des dysbioses
Comment agissent les probiotiques ?
L’action d’un probiotique est à la fois souche-dépendant et dose-dépendant. Pour parler plus simplement, l’effet d’un probiotique est lié aux propriétés de chaque micro-organisme présent, et également à la quantité à laquelle il est présent.
Chaque souche a ses propres spécificités et domaines d’action.
De façon générale, les probiotiques ont plusieurs modes d’actions :
- effet barrière : la prise de probiotiques évite la prolifération de micro-organismes pathogènes par un effet de compétition. La nature ayant horreur du vide, plus la quantité de “gentils” est importante, et moins il reste de place pour le développement de pathogènes.
- sécrétion d’actifs : certaines bactéries du genre Lactobacilles peuvent sécréter de l’acide lactique, qui module le pH et peut le rendre moins favorable aux pathogènes. C’est le cas par exemple de Lactobacillus acidophilus. D’autres sécrètent des bactériocines, molécules anti-bactériennes qui limitent la prolifération de bactéries indésirables.
- modulation du système immunitaire : 80% de notre système immunitaire est basé au niveau de notre intestin. Notre immunité communique avec le microbiote et est capable de répondre et d’activer nos cellules immunitaires en cas de présence de pathogènes.
- digestion : la qualité de notre flore intestinale impacte sur la vitesse de notre transit. Les bonnes bactéries sont également capables de dégrader des fibres, des protéines ou encore des lipides. Notre flore “nourrit” d’ailleurs nos cellules qui bordent l’intestin, les colonocytes, en produisant des acides gras à courte chaîne (AGCC) bénéfiques pour notre santé.
- fabrication de vitamines : les bactéries présentes dans notre intestin sont capables de fabriquer des vitamines indispensables : c’est le cas par exemple de la vitamine K2. Sans microbiote en bonne santé, le risque de carence pour cette vitamine est réel.